Un poisson migrateur est un poisson qui effectue des déplacements, ou migrations, plus ou moins longs au cours de sa vie pour accomplir son cycle biologique. Certaines espèces appelées holobiotiques réalisent leurs migrations uniquement en eau douce, comme le brochet. D’autres espèces appelées thalassiques réalisent leurs migrations uniquement en eau salée, comme le hareng.
D’une manière générale, les espèces migratrices présentes sur le bassin de la Loire sont des espèces amphihalines : elles effectuent une partie de leur cycle de vie en mer, et une partie en rivière.
Elles-mêmes peuvent être séparées en deux catégories :
- Les espèces thalassotoques : Il s’agit de poissons amphihalins se reproduisant en mer, et venant grandir en rivière. L’espèce emblématique sur la Loire est l’anguille européenne (Anguilla anguilla) mais d’autres espèces thalassotoques sont présentes sur le bassin telles que le mulet porc et le flet
- Les espèces potamotoques : Il s’agit des poissons amphihalins venant se reproduire en rivière, mais grandissant en mer. L’espèce emblématique sur le bassin est le saumon atlantique (Salmo salar), mais il en existe d’autres comme les aloses ou les lamproies, ou l’éperlan.
La migration vers la mer est appelée catadrome tandis que la remontée de la rivière est dite anadrome. Il est souvent fait un raccourci et nous pouvons lire que l’anguille est un « thalassotoque catadrome » mais il est juste de dire que sa migration génésique (de reproduction) est catadrome.
A partir du 19e siècle, les cours d’eau sont aménagés. Le bassin Loire-Bretagne compte ainsi plus de 12 000 seuils ou barrages, construits pour différentes raisons : utiliser l’énergie des cours d’eau, créer des plans d’eau, faciliter la navigation… Environ 60% d’entre eux n’ont plus aucun usage aujourd’hui, mais leur présence brise la continuité écologique nécessaire aux poissons migrateurs pour atteindre leur zone de reproduction et de croissance.
Ajoutés à la dégradation de la qualité des eaux et l’exploitation non raisonnée de ces ressources, les barrages ont un impact fort sur ces populations, dont plusieurs sont aujourd’hui en danger critique d’extinction.
Sept espèces sont visées par des dispositions réglementaires visant à améliorer l’état de leur population :
- L’éperlan
- L’esturgeon européen
- La grande alose et l’alose feinte
- La lamproie marine et la lamproie fluviatile
- Le Flet commun
- Le mulet porc
- Le saumon atlantique et la truite de mer
- L’anguille européenne
La gestion de ces espèces est encadrée par les dispositions des articles R.436-44 à R.436-68 du code de l’environnement, un règlement européen « Anguille », des programmes en faveur de leur restauration? (Plan Loire Grandeur Nature, contrats de rivière), des documents de cadrage (SDAGE) et des plans de gestion (PLAGEPOMI).